Normalisation des Granulats pour Bétons Biosourcés

Résultats attendus : objectifs et caractère innovant du projet

OBJECTIFS GÉNÉRAUX

Le projet s’inscrit dans une logique de territoire et de filière. En effet, les mortiers et bétons biosourcés, à l’instar de l’ensemble de la filière bétons et mortiers, trouvent leur pertinence dans une logique d’approvisionnement local conjuguant la limitation des transports et le développement des territoires par la valorisation de la biomasse. Les approvisionnements sont de natures diverses et peuvent connaitre des variations importantes. Il est donc indispensable de disposer de méthodes et de moyens de caractérisation fiables pour que les utilisateurs soient en mesure de confectionner les bétons et mortiers à partir de granulats qualifiés afin de garantir les performances finales des produits finis. Ces méthodes doivent faire l’objet d’un consensus et être partagées par l’ensemble de la filière, de l’amont à l’aval. Il s’agit donc :

  • d’établir un cadre général pour caractériser les différents types de granulats végétaux afin de donner aux utilisateurs un référentiel commun, pertinent et solide leur permettant d’échanger, d’établir des spécifications matières et des préconisations,
  • de disposer des éléments scientifiques et techniques pour mettre en place une procédure de normalisation au niveau européen pour tous les types de granulats utilisables dans la confection de mortiers et de bétons biosourcés.

Objectifs scientifiques et techniques

Les objectifs scientifiques et techniques du projet consistent à définir les classes granulaires de ces agrégats végétaux à la fois en :

  • identifiant et sélectionnant les « caractéristiques clefs »,
  • décrivant les protocoles de mesure de ces caractéristiques clefs,
  • évaluant les gammes de variation de ces caractéristiques pour des granulats tests.

Verrous levés par le projet

Le développement significatif des bétons et mortiers végétaux demande de pouvoir répondre aux exigences attendues pour tous matériaux de construction (validation technique, évaluation environnementale, garantie des performances, certification, assurabilité, …), ce qui implique d’être en mesure d’établir une caractérisation fiable et partagée des matériaux et, par conséquent, des granulats végétaux qui ne disposent actuellement d’aucun cadre normatif. Cette carence est aujourd’hui le principal obstacle au développement des bétons végétaux et le projet vise à le dépasser.

Sur le plan scientifique, une attention particulière sera portée aux interactions physico-chimiques entre granulats végétaux et liants – lors du malaxage du mélange.

Objectifs environnementaux

L’expérimentation menée dans le cadre de E+C- – portant sur 959 bâtiments et préfigurant la prochaine réglementation RE 2020 – montre que « 75 % de l’impact gaz à effet de serre (GES) d’un bâtiment viennent de sa phase construction (choix des matériaux, provenance, transport, ndlr) ». L’usage de matériaux « biosourcés, locaux, recyclés, ré-employés présentent des avantages environnementaux indéniables, jusqu’à 30 % de gain sur la phase construction »[1].

De plus, face à l’urgence climatique, ces matériaux possèdent plusieurs atouts importants : ce sont des matériaux à très longue durée de vie pour le stockage du carbone qui permettent également la diminution de la consommation d’énergie à l’usage (allègement). Par ailleurs, leur impact sur le bilan carbone des bâtiments est à effet immédiat et pour toute la durée de la vie du matériau, contrairement aux démarches visant le fonctionnement des bâtiments dont les effets vont s’étaler sur toute la vie du bâtiment. La massification de l’usage des matériaux de construction biosourcés est donc un enjeu majeur de la transition écologique. Pour les mortiers et bétons biosourcés, cette massification exige la mise au point et le partage de méthodes et d’outils de caractérisation des granulats végétaux qui vont entrer dans leur composition.

[1] Intervention de Nicolas Doré (ADEME) à Batimat 2019. Source Actu Environnement du 05/11/2019